Chapitre Deux.
----------Un battement de paupières. Un second. Puis une éblouissante lumière blanche. Non, ça n’était pas le ciel qui s’offrait à Julia, mais seulement le généreux éclairage de la chambre d’hôpital dans laquelle elle se trouvait. Elle mit quelques minutes à assimiler ce qui se déroulait. Elle observa la minuscule chambre dans laquelle on l’avait mise. Seule une table ainsi qu’un charmant bouquet de fleurs étaient présents dans la pièce. Puis, elle détourna la tête vers la gauche, jusqu’à apercevoir le radieux sourire de celle qu’elle connaissait bien. Cette dernière n’avait pas encore prononcé le moindre mot, et attendait sûrement une réaction de Julia. Elle rendit son sourire avec difficulté à son interlocutrice, et tenta d’ouvrir la bouche. Le silence.
« Ne te fatigue pas ma chérie... Tu as eu une très grosse baisse de tension, et Sandro t’a amené ici en urgence. Il m’a appelé il y a une heure. Rendors-toi, si tu veux. »
----------La jeune fille, que nous appellerons alors Charlotte, est la meilleure amie, la confidente, la sœur de notre héroïne... Ainsi, Julia obéit sans protester à son amie, et sommeilla de nouveau.
----------Le repos de la demoiselle se prolongea, sur deux semaines. Cependant, elle venait chaque jour à la salle, et étudiait les entrainements de chaque élève persévérant et affamé de réussite. Elle donnait parfois quelques conseils aux jeunes novices, et discutait avec certains élèves admiratifs de ce qu’elle avait entreprit. C’est ainsi qu’elle s’entraccorda avec quelques-uns. Jamais elle n’aurait pensé qu’un relâche de plusieurs jours l’amènerait à faire divers rencontres très agréables : deux d’entre eux, Hurri et Lally. Ils partagèrent leurs loisirs et leurs points de vue deux heures durant. Jamais, Ô grand jamais elle ne pensait se lier d’amitié avec d’adorables individus comme eux ! Hurri était un jeune caporal de l’armée, et Lally, elle, commençait sa vie dans le stylisme. Ils vivaient ensemble depuis deux ans, et comptaient se marier dans quelques mois, puis avoir leur premier enfant. Mais tout cela n’était que des projets, comme ils le disaient si bien. Charmants, simples et drôles. Que demander de plus ? C’est ainsi qu’elle retrouvait ses deux amis, une fois par semaine pour un entrainement de boxe, puis pour une conversation fort attractive dans le bar le plus proche...
----------« Demain sera le jour le plus attendu de toute mon existence ! Enfin ma reprise de boxe ! Tellement attendue. J’ai vécu ces quatorze derniers jours comme les plus longs de ma vie, et jamais je n’oserais penser recommencer. Peu importe, aujourd’hui, je n’ai qu’une envie, c’est de frapper un punching-ball et de me défouler. Vite, vite, vite ! A demain ! »
----------Jamais Julia n’avait couru aussi vite, ce matin là. Elle s’était levée à l’aurore, et s’était directement préparée, pour partir au plus tôt. Elle avait réalisé le trajet quotidien en trois minutes de moins que d’habitude, et affichait un sourire plus radieux que jamais. Elle avait de l’énergie à revendre, et Sandro n’en fut que félicité. Il lui fit exécuter une dizaine d’exercices en tous genres, pour la remettre sur pied. Réalisation parfaite... A croire que sa baisse de tension l’avait rendu meilleure.
Mardi soir, soirée avec Hurricane et Lally.
« Hey, Hurri. C’est quoi ton vrai nom, au fait ?
- Non, non. Je préfère te préserver de toutes relations avec mon nom exact.
- Oh aller ! Un peu de bonne volonté. Je suis sûre que ça n’est pas si horrible !
- Horrible, non. Mais tu ne pourras jamais savoir ce que j’ai enduré durant toute mon enfance et toute mon adolescence.
- Je ne me moquerais pas, sois en certain. -Elle décrocha un sourire.
- Tu veux vraiment le savoir ?
- Absolument.
- Certaine ?
- ... Bon t’accouches !
- Ok, ok... Mes parents m’ont appelé Michael... Mais mon nom de famille... C’est Jackson.
- C’est une blague ? -Dit-elle abasourdie, un sourire en coin.
- Non, ma petite Julia. Je vais devenir madame Michael Jackson. -Affirma Lally avec un large et franc sourire. »
----------Un élan d’euphorie prit les trois jeunes gens, et les amena à un fort état d’ébriété. Une soirée de rire et de boissons alcoolisées. Ils enchainèrent les rencontres, les verres, les crises de rire, les verres, les tournées... Une soirée telle qu’on les aime pour décompresser. Jamais Julia ne vous dira comment s’est terminée cette soirée, elle n’en a pas le moindre souvenir, mais elle peut pourtant vous affirmer qu’une personne, le lendemain, témoignait de cette réjouissance. Oui, à la suite de cet évènement, un homme se trouvait à ses côtés. Plus exactement, elle se trouvait aux côtés d’un homme, dans le lit d’un homme, dans la chambre d’un homme, dans l’appartement d’un homme...
----------L’homme dormait encore lorsque Julia ouvrit les yeux et se rendit compte de son acte. Elle tenta de remettre ses idées en place, mais nombre d’éléments lui manquaient, et elle ne pouvait se souvenir de ce qu’elle avait vécu la veille au soir. Il lui fallait réagir vite. Il était déjà neuf heures et quart, et elle avait un retard de quarante-cinq minutes. Elle se déroba rapidement de sous la couette, attrapa les quelques vêtements qui lui appartenaient, et fila à toute vitesse. Elle devait repasser chez elle, se changer, prendre une douche... Jamais elle ne serait à l’entrepôt assez tôt. Tout était flou. Elle ne savait pas comment s’y prendre, et un atroce mal de crâne ne lui facilitait pas la vie. Il lui fallait s’organiser. De plus, un besoin la rappelait à l’ordre : se nourrir...
----------« Julia. Calme-toi. Il te faut utiliser ta matière grise ! »
----------Elle estima qu’il lui fallait avant tout rentrer chez elle, se laver et se changer. Elle se sentait mal, et un besoin de détente l’appelait. Une douche devrait contribuer à la disparition de ce sentiment. Elle se rendit donc dans son logement, et disparu sous la pomme. Après quelques minutes, Julia attrapa deux barres de céréales, une banane, et se rendit directement à la salle. Sandro n’allait pas rire du tout de ce retard, jamais elle n’en avait eu autant. Il y avait deux heures qu’il devait l’attendre, malgré son empressement. Lorsqu’elle posa un pied dans la salle, une ambiance électrique y régnait. Elle sentait que cette absence lui vaudrait un tête-à-tête. Elle se faufila rapidement dans le vestiaire, et se changea, en un rien de temps. Mais avant même de sortir, il fit son apparition.
« Ca te ferait chier de me prévenir quand t’arrives à cette heure là ?
- Excuse-moi ! Ca n’était pas prévu du tout. J’ai fais vraiment au plus vite !
- Je m’en fous que tu ais fais au plus vite. Mais la moindre des choses c’est d’appeler ! Je me suis inquiété, figure-toi. Mais tu as bien l’air de t’en foutre !
- Non. Sandro ! Pardonne-moi. Ca ne se reproduira plus. Je te le promets !
- J’espère bien. Vas t’échauffer. »
----------Jamais elle ne l’avait vu comme ça. Il n’était plus l’adorable entraineur qu’elle connaissait. Elle avait réveillé un côté de son ami qu’elle n’avait encore pas découvert. La jeune fille ne fit pas de désordre, et s’étira rapidement. Elle se sentait mal face à lui, et un froid, qu’elle n’avait jamais ressenti entre eux, s’était installé. Non, ça ne se reproduirait plus.
----------« Cette journée fut pire qu’épuisante. Il m’a tué. Je ne suis pas sûre d’avoir mérité tout cela, même si j’aurais du le prévenir de ce retard... Peu importe. Au moins, jamais je ne recommencerais. Ca ne peut être qu’une bonne chose. Demain je »
----------Au même moment, le téléphone de la demoiselle vibra.
[...]